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un sens tout à fait vague. L’absence de différence qui se présente ici dans la délimitation de l’intellectus finitus et de l’intellectus infinitus, caractérise justement son point de vue dogmatique.

P. 366, 374 et suiv. Un fragment récemment publié de Leibniz exprime d’une manière instructive la relation entre sa théorie de l’âme et du corps, sa théorie de la téléologie et du mécanisme et sa théorie de Dieu et du monde : Anima quomodo agat in corpus. Ut deus in mundum : id est non per modum miraculi, sed per mechanicas leges ; itaque si per impossibile tollerentur mentes, at manerent leges naturæ, eadem fierent ac si essent mentes, et libri etiam scriberentur legerenturque a machinis humanis nihil intelligentibus. Verum sciendum est, hoc esse impossibile, ut tollantur mentes salvis legibus mechanicis. Nam leges mechanicæ generales sunt voluntatis divinæ decreta, et leges mechanicæ speciales in unoquo que corpore (quæ ex generalibus sequuntur) sunt decreta animæ sive formæ ejus, contendentis ad bonum unum sive ad perfectionem… Omnia in tola natura demonstrari possunt tum per causas finales, tum per causas efficientes. Natura nihil facit frustra ; natura agit per vias brevissimas, modo sint regulares (E. Bodemann : Die Leibniz-Handschriften der kgl. öffentlichen Bibliothek zu Hannover. Hannover und Leipzig 1895, p. 89).

P. 417. J’indique ici après coup une intéressante théorie de Hutcheson, pour laquelle je ne croyais pas avoir de place dans la rédaction du t. 1. Il a donné (dans l’Inquiry) une esquisse d’algèbre éthique, où il cherche à formuler exactement le rapport des éléments qui contribuent à la formation du jugement éthique. Ces éléments sont : le bien personnel de celui qui agit, le bien d’autrui, les dispositions de sa volonté, son amour-propre et sa bienveillance. En tenant compte des dispositions (ability) il renouvelle une pensée considérable d’Aristote que j’ai essayé de développer dans mon article The law of relativity in Ethics (International Journal of Ethics. Vol. I). Cf. mon aperçu de la « théorie des valeurs » de Meinong dans les Gelehrten Anzeigen de Gœttingue 1896, no 4, p. 310-12.

P. 454. Le texte montre que Hume emploie le terme « raison » (reason) dans deux sens différents. Dans le premier sens, la raison est un instinct, un produit de l’habitude et, comme tel, un produit de la nature. Ainsi par exemple Treatise I, 3, 16 (à la fin). Dans l’Inquiry concerning Human Understanding Sect. IX (à la fin) il appelle cette espèce de raison experimental reasoning. Dans l’autre sens raison est opposée à nature. Par exemple Treatise, I, 4, 2 : Nature is obstinate and will not quit the field however strongly attack’d by reason. Elle a nom alors subtile reasoning (Treat. I, 4, 1). — La phrase : Nature is too strong for principle il se trouve dans l’Inquiry, XII (of the academical or sceptical philosophy).