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lement que Newton regardait le centre du monde comme immobile (Principia III, 10, cf. 12 Coroll.) bien qu’il fondât justement son idée de l’espace sur ce fait qu’on ne peut pas démontrer qu’un corps quelconque se trouve à l’état de repos absolu.

80. P. 456. Ed. Grimm (Zur Geschichte des Erkenntnisproblems. Leipzig, 1890, p. 571-586) fait une intéressante comparaison des deux ouvrages de Hume. — Je ne puis m’accorder à dire avec Grimm que si Hume a renié son ouvrage de jeunesse, c’est qu’il s’était vraiment fait un autre point de vue. La raison en fut certainement celle qui fit de ses Dialogues sur la religion naturelle une œuvre posthume : il voulait vivre en paix avec les orthodoxes. Cf. Letter of David Hume to Strahan. Oxford 1888, p. 289 et suiv., 303-330.

81. P. 458. Hume déclare en un seul endroit (Treatise II. 3, 9). que les sentiments ou les passions pourraient, en dehors de l’expérience des biens ou des maux, provenir d’ « une impulsion ou d’un instinct naturel » (naturel impulse or instinct), mais il déclare aussitôt que cet instinct est « absolument inexplicable ». Comme exemples de ces sentiments, il cite le désir de vengeance, le désir de bonheur pour nos amis, la faim et autres instincts physiques.

82. P. 458. Cf. l’intéressant passage d’une lettre à Hutcheson : « Je souhaite de tout cœur pouvoir m’empêcher de tirer la conclusion que la moralité ne concerne que la nature humaine et la vie humaine, car d’après vous elle n’est déterminée que par le seul sentiment. C’est ce qu’on a souvent fait valoir contre vous et les conséquences en sont grandes. » Burton : Life and Correspondance of David Hume, Edinburg 1846, I, p. 119.

83. P. 484. Il est absolument nécessaire pour les princes et pour les peuples que l’idée d’un être suprême créateur, gouverneur, rémunérateur et vengeur soit profondément gravée dans les esprits (Art. Athéisme, dans le Dict. phil.) — À la fin de cet article il est dit que maintenant il y a moins d’athées qu’auparavant, parce que les vrais philosophes reconnaissent maintenant les causes finales : « un catéchisme annonce Dieu aux enfants et Newton le démontre aux sages. »

84. P. 486. Voltaire dit dans les Lettres sur les Anglais, XIII (à propos de la croyance de Socrate à son démon). Il y a des gens à la vérité qui prétendent qu’un homme qui se vantait d’avoir un génie familier, était indubitablement un fou ou un fripon, mais ces gens-là sont trop difficiles. — Il dit dans l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations (t. II, chap. ix), « le christianisme doit sûrement être divin, puisque 17 siècles de friponneries et d’imbécillités n’ont pu le détruire ». Peu de temps avant il applique le terme insolente imbécillité à un conteur de légendes. — Art. Fanatisme dans le Dict. phil. : ce sont d’ordinaire les fripons qui conduisent les fanatiques. — Les railleries de Voltaire ne l’empêchèrent pas seulement de reconnaître les formes religieuses et ecclésiastiques. On a vu que le vieux Socrate lui-même dut en faire les frais. En d’autres endroits, il exerce son esprit sur Spinoza et sur le naturaliste Maillet, dont Voltaire se moqua pour son pressentiment de l’hypothèse de l’évolution. Et tout cela en vertu du principe que ce qu’il ne pouvait comprendre était ou imbécillité ou friponnerie.

85. P. 486. Cf. D. Fr. Strauss : Voltaire, 3. Aufl. p. 330 et suiv.

86. P. 487. Gneist (Das Selfgovernment in England, 3. Aufl., p. 944) remarque : « Le porte-parole des nouvelles doctrines (c’est-à-dire des nouvelles doctrines politiques en France), Montesquieu, n’avait pas présent à l’esprit la constitution anglaise, mais les Institutions de Blackstone, où le développement historique de l’ensemble et l’institution intermédiaire du self-