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empereur de la lune (Théâtre italien de Ghérardi, 1 volume). Voir Nouveaux essais IV, 16,12 (Erdmann, p. 391 et suiv.) : « On dirait quasi que c’est dans l’Empire de la lune de Harlequin tout comme ici. » — En dehors de ce passage il faut noter concernant la loi d’analogie : Lettre à Arnauld, nov. 1686 (Gerhardts Ausgabe II, p. 75 et suiv.). De ipsa natura (Erdmann, p. 157). Nouveaux Essais, I, 1 (Erdmann, p. 205) et III, 6, 14 (Erdmann, p. 312). Des passages de lettres (Gerhardt, II, p. 270, IV, p. 343).

71. P. 369. Le dernier exposé de la théorie des monades, exposé intéressant et instructif à plus d’un égard (Eduard Dillmann : Neue Darstellung der Leibnizischen Monadenlehre. Leipzig, 1891), me paraît négliger absolument la grande signification qu’a la loi d’analogie pour la conclusion subjective de la théorie des monades. Dillmann croit que l’entendement est donné dès le début dans la notion de la monade et conçoit la notion de phénomène chez Leibniz seulement au sens subjectif (phénomène pour). Cette conception est réfutée par cela même que, d’après Dillmann, Leibniz admet sans plus ample fondement que la monade représente l’univers d’après le point de vue de son corps et qu’il appuie l’opinion que la monade « représente » l’univers tout entier sur ce fait que tout corps, en vertu de la loi de continuité, est touché par tous les changements qui se produisent dans une partie quelconque du monde. (Cf. Dillmann, p. 301 et suiv., 342 et suiv.). — D’après l’hypothèse de Dillmann il serait impossible de comprendre pourquoi Leibniz prend une attitude si réprobative vis-à-vis des idées de Berkeley, dès qu’il en entend parler.

72. P. 374. Sur les diverses façons dont les rapports entre Spinoza et Leibniz ont été conçus au cours des temps, voir le chapitre Ier de l’ouvrage de L. Stein : Leibniz und Spinoza. — C. Dillmann trouve un accord de principe entre les deux systèmes, mais ajoute que la théorie de Leibniz sur les rapports entre Dieu et le monde est inattaquable, sans faire ressortir les passages où Leibniz proteste contre Spinoza (Neue Darstellung, p. 472 et suiv.). Dillmann se laisse entraîner par une grande admiration, d’ailleurs justifiée, pour Leibniz à faire l’apologie de contradictions manifestes et d’accommodations évidentes.

73. P. 380. Sur la différence entre perception et appétit voir la Monadologie, § 15. — Passions dans le sens de pensées confuses : Réplique aux réflexions de Bayle (Erdmann, p. 188 a), dans le sens de tendances ou de modifications de tendances. Nouveaux Essais, II. 20, 9 (Erdmann, p. 249 a).

74. P. 382. Cf. un article (sans titre) reproduit dans l’édition de Gerhardt, VII, p. 300 et suivantes, où il est d’abord dit que toutes les données de fait doivent avoir leur principe, car la volonté créatrice qui se manifeste par elles n’est pas arbitraire et agit d’après des raisons, et ensuite : « Il est donc certain que toutes les vérités, même les plus contingentes, ont un motif a priori (probatio) ou une raison pour laquelle elles sont plutôt qu’elles ne sont pas. C’est ce qui est affirmé par le dicton populaire : rien n’arrive sans cause (causa), ou (seu) il n’y a rien sans raison (ratio). »

75. P. 386. La loi de l’effet de contraste est déjà employée par Leibniz dans une lettre datant de 1770 environ (Gerhardts Ausgabe, I, p. 61), pour défendre l’optimisme. Il la développe plus tard spécialement (comme lex laetitiæ) dans le De rerum originatione (Erdmann, p. 149 et suiv.). Cet argument esthético-psychologique est d’origine antique : il se trouve déjà chez Plotin et est répété par saint Augustin. La mise en relief de l’infini de l’existence est au contraire moderne. Leibniz fait remarquer que saint Augustin ne connaît pas encore la grandeur de la cité de Dieu (Théodicée, § 19). Cf. Causa dei asserta §§ 57-58.