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et non l’imaginatio est éternel, semble signifier que seuls les individus qui dépassent le point de vue de l’imagination (de la représentation sensible) sont des organes de l’activité divine de pensée, laquelle ne peut pas plus disparaître que le mouvement. De plus un terme du « court traité » donne aussi à supposer (2e partie, préface, no 15) que l’âme peut être immortelle si elle s’unit à la substance absolue au moyen de la connaissance et de l’amour. — L’idée qui se présente ici à nous chez Spinoza, apparaît assez souvent dans l’histoire de la pensée. Je ne puis m’y arrêter plus longtemps et me borne à indiquer quelques renvois littéraires. Platon, République, VII p. 5346, C. — Chrysippe (Dial. Laërt, VIII, 167). — Maimonide (voir Joël : Zur genesis der Lehre des Spinoza, p. 66). — Salomon Maimon : Lebensgeschichte. Von ihm selbst geschrieben. Berlin, 1792, II, p. 178 et suiv. — Goethe : Gespräche mit Eckermann, 4 févr. et 1er sept. 1829. — Wilhelm von Humboldt (voir Haym ; W. v. Humboldt, p. 637 et suiv. ) — J.-G. Fichte : Die Thatsachen des Bewusstseins, Stuttgart und Tübingen 1817, p. 197 et suiv.). — G.-H. Weisse : Die philosophische Geheimlehre über die Unsterblichkeit des menschlichen Individuums. — Louis Lambert (voir Ravaisson : La philosophie en France au XIXe siècle, p. 223).

68. P. 355. Voir à ce sujet Ludwig Stein : Leibniz und Spinoza. Ein Beitrag zur Entwickelungsgeschichte der Leibnizischen Philosophie. Berlin 1890 (Surtout chap. 4).

69. P. 358. L’article de 1680 ne porte pas de titre. Erdmann qui le premier l’a tiré de la bibliothèque de Hanovre lui donna (dans son édition des Opera philosophica de Leibniz, 1840), le titre suivant : De vera methodo philosophiæ et theologiæ et le fit remonter à l’époque de 1690 à 1691. Des indices internes ou externes montrent qu’il doit avoir une origine plus reculée, en particulier la comparaison avec le Petit discours de métaphysique qui fut composé en 1685 et envoyé à Arnauld l’année suivante. Cf. à ce sujet Selver : Der Entwickelungsgang der Leibniz’ schen Monadenlehre bis 1695 (Philosophische Studien herausgeg. von W. Wundt, III), p. 443. Ludwig Stein : Leibniz und Spinoza. — Dans son excellent exposé de l’histoire du développement de Leibniz, Stein attache trop d’importance à l’influence qu’eut sur Leibniz l’étude de Platon. Sans doute il est très caractéristique qu’au cours des années, si importantes pour la croissance de sa maturité philosophique, il se soit tellement occupé de Platon et qu’entre autres il ne cite pas moins de douze fois le fameux passage du Phédon sur les causes finales. Mais cela me semble bien plutôt un symptôme qu’une cause. Leibniz avait dès le début la conviction inébranlable que les causes finales sont légitimes ; cela ressortait de ses conceptions religieuses et toute sa jeunesse durant il avait cherché le moyen de les mettre en harmonie avec ses théories scientifiques. Platon ne put rien lui fournir de nouveau à cet effet. — Je trouve notamment que c’est une explication peu conforme à la réalité lorsque Stein déduit la proposition de l’identité de la substance et de la force de Leibniz de la théorie de Platon (exprimée en un seul endroit) sur les « idées » conçues comme forces agissantes. Depuis 1670 Leibniz s’était occupé des concepts de force et de tendance et il fait passer ces concepts de ses études de mathématiques et de physique dans sa philosophie et les emploie à vivifier le concept de substance. — Quelques auteurs voient dans le progrès fait par Leibniz en 1680 une substantialisation de la force ; je crois toutefois qu’il serait plus exact de renverser le rapport et de parler d’une conversion de la substance en force. En réalité, le traité de 1680 amena la dissolution du concept cartésien et spinoziste de substance.

70. P. 367. Le « Tout comme ici » de Leibniz a la même source que le « Tout comme chez nous » de Holberg, c’est-à-dire la comédie : Harlequin