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Cf. Tönnies dans la Vierteljahrsschr., III, p. 463 et suiv. Croom Robertson : Hobbes (London 1886), p. 35.

51. P. 277. Cf. le traité de Hobbes Of Liberty and Necessity., 3e éd., London 1685, p. 314, où il dit que pour les définitions de spontanéité, de réflexion, de volonté, de penchant, d’instinct, de liberté, « il ne peut y avoir d’autre preuve que la propre expérience de tout homme en particulier quand il réfléchit sur lui-même (by reflection on himself) et qu’il a conscience de ce qu’il entend en disant qu’une action est spontanée », etc.

52. P. 279. Dans le De corpore, IX, 9, Hobbes fait dériver du principe de causalité et de la loi d’inertie ce principe que toute modification (même celle de qualité) est mouvement. — Sa « preuve » du principe de causalité est la suivante (Of Lib. and Necess., p. 315) : « Si une chose n’avait pas de cause, sa formation pourrait commencer aussi bien à un moment qu’à un autre ; — il doit donc y avoir une cause pour laquelle cette chose se forme juste en ce moment ! » Hume a déjà montré qu’on suppose ici ce qu’il fallait démontrer. — La preuve de la loi d’inertie est analogue (De corpore, VIII, 10) : Si un corps immobile était entouré par le vide, il n’y aurait pas de raison pour qu’il se mit en mouvement plutôt dans un sens que dans l’autre et il ne se mettrait ainsi pas du tout en mouvement, s’il ne survenait de cause extérieure. Il suppose évidemment ici qu’il n’y a pas de causes « internes ». — Il est possible que cette preuve de la loi d’inertie provienne de Galilée. Voir ses Dialogues sur les systèmes du monde. 1er jour (traduction allemande de Strauss, p. 21).

53. P. 280. Pour comprendre entièrement un phénomène, Hobbes demande la démonstration d’une progression continue de cause à effet. Cette continua progressio (De corpore, IX, 6) rappelle le latens processus continuatus de Bacon (Nov. org., II, 5-7). Je ne tiens pas pour impossible que la théorie du processus continu de Bacon ait surgi dans l’esprit de Hobbes après qu’il eut trouvé par un autre moyen l’idée que toute modification est mouvement. Il fit le principe de sa déduction de ce qui devait être chez Bacon le dernier résultat de nombreuses inductions. — De même il n’est pas invraisemblable que le titre de la deuxième partie du De corpore : Philosophia prima vienne de Bacon qui désigne par ce nom (De augm. III, 1) la science des principes universels valables pour tous les domaines.

54. P. 301. L’archiviste impérial A. D. Jörgensen fait, à mon sens, un tableau trop ingrat de la politique de Hobbes, notamment dans sa comparaison entre Hobbes et l’évêque Vandal (Peter Schumacher Griffenfeldt, I, Kôbenhavn, 1893, p. 218 et suiv.). Les limites morales du droit matériel du prince se retrouvent aussi bien chez Hobbes que chez le théologien luthérien, il y a même chez Hobbes une argumentation qui fait de la souveraineté absolue le moyen et non la fin. Cf. par ex. De cive, XIII, 3 : « l’État est institué pour les citoyens » (Civitas civium causa instituta est). — Dans l’édition princeps du Leviathan (ed. 1651, p. 193) il exprime un peu plus fortement que dans la seconde (ed. 1670, p. 172) l’espoir qu’il influera sur les princes.

55. P. 302. Freudenthal a mis au jour (Archiv. für. Gesch. der Philos., VI, p. 191 et suiv., 380 et suiv.) l’ouvrage de Lord Brooke et a montré quel intérêt il présente.

56. P. 303. Sur Culverwel voir M. M. Curtis : An Outline of Locke’s Ethical Philosophy., Leipzig 1890, p. 9-13.

57. P. 311. Colerus (La vie de B. Spinoza, tirée des écrits de ce fameux philosophe et du témoignage de plusieurs personnes dignes de foi, qui