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(Parisiis, 1638), III, p. 71, quelques remarques où il montrait quelle conception il fallait se faire au cas où Galilée avait raison (posito quod vera sint Galilei dogmata), mais il ajoute : « On vient de se prononcer à Rome sur Galilée, et par cela même ce que j’ai écrit auparavant (avant ces remarques) se trouve établi. » Drôle de vérification !

35. P. 183. Le premier exposé de l’histoire de la philosophie qui donne à Galilée la place qu’il mérite pour la claire conscience qu’il a de la méthode de la pensée, est celui de J.-F. Fries : Die Geschichte der Philosophie, dargestellt nach den Fortschritten ihrer wissenschaftlichen Entwickelung. Zweiter Band. Halle, 1840. Prantl a traité sa théorie de la méthode (Galilei und Kepler als Logiker. Münchener Sitzungsberichte, 1875) en montrant qu’elle éclipse celle de Bacon ; en outre Tönnies (Über die Philosophie des Hobbes. Vierteljahrsschrift für wiss. Philos., III, et Natorp (Descartes, Erkenntnis theorie. Marburg, 1882, chap. 6) ont montré l’importante position que prend Galilée au seuil de la philosophie moderne, tandis que Bacon et Descartes, selon la tradition, seraient les initiateurs.

36. P. 188. Galilei : Opere. Firenze, 1842, XIII, p. 200 et suiv. — La traduction allemande des Discorsi (dans les « Klassiker der Naturwissenschaft », no 24, p. 57) contient ici une inexactitude qui fait disparaître la simplification projetée par Galilée. Ces paroles de Galilée : « dum externæ causæ tolluntur » (pourvu qu’on écarte les causes extérieures) sont ainsi rendues : « während äussere Ursachen hinzukommen » (pendant que des causes extérieures viennent s’ajouter). — L’expérience théorique de Galilée se dégage le mieux à un autre passage des Discorsi (Op., XIII, p. 221) : Mobile quoddam super planum horizontale projectum mente concipio, omni secluso impedimento. (Je me représente un corps mobile jeté sur un plan horizontal, tout obstacle étant supprimé). — Sur l’histoire de la loi d’inertie cf. Wohlwill : Die Entdeckung des Beharrungsgesetzes. (Zeitschrift für Völkerpsychologie, XIV-XV.)

37. P. 191. Natorp a le mérite (dans son ouvrage sur la théorie de la connaissance de Descartes) d’avoir appelé le premier l’attention sur ce chapitre du Saggiatore (di Galilei. Firenze, 1842, IV, p. 332-338). — La nouvelle doctrine était dangereuse, parce qu’on croyait que la négation de la réalité des qualités sensibles était contraire à la théorie catholique de la Cène, d’après laquelle l’hostie conserve ses qualités sensibles après la transsubstantiation. Descartes et Leibniz eurent, eux aussi, par la suite, une foule de désagréments à propos de cette question.

38. P. 193. Comme Prantl l’a démontré (Über Petrus Ramus. Münchener Sitzungsberichte, 1878).

39. P. 195. Cf. Freudenthal : Beiträge zur Geschichte der englischen Philosophie (Arch. für Gesch. der Philos., IV-V). — Croom Robertson dans l’Academy. 1892, p. 110.

40. P. 201. Nous indiquerons ici à titre de curiosité que de même qu’il y a des gens qui prétendent que ce n’est pas Shakespeare, mais un inconnu, peut-être Bacon, qui a fait les tragédies de « Shakespeare », de même tout récemment un esprit critique a imaginé que Bacon n’est pas l’auteur du Novum Organum. Un moment il s’est arrêté à l’idée que Shakespeare a pu le composer, sans toutefois oser soutenir cette hypothèse. Voir à ce sujet Archiv. für Gesch. d. Philos., I, p. 111.

41. P. 209. Sur les rapports de Bacon avec Platon, voir Nov. org., I, 105-124 ; II, 7-13. — Bacon dit dans le De augmentis scientiarum, III, 4 « Il est manifeste que Platon, cet esprit sublime, qui embrassait tout du regard comme du sommet d’une montagne, a vu dans sa théorie des idées que les formes sont le véritable objet de la science. »