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parlant du monde (où elle désigne le passage des degrés inférieurs de la nature aux degrés supérieurs).

15. P. 96. Ludwig Lange fait observer (dans son intéressant traité ; Die geschichtliche Entwickelung des Bewegungsbegriffes. — Philosophische Studien. Herausg. von W. Wundt III, p. 350), qu’en sa qualité de devancier de Copernic, Nicolas de Cuse devait être tenté d’admettre l’idée de la relativité de lieu et de mouvement ; or c’est l’inverse qui est vrai : c’est l’idée de relativité de lieu et de mouvement qui fit de lui le devancier de Copernic.

16. P. 97. En ce qui concerne Paracelse (dont le véritable nom était Theophrastus Bombastus von Hohenheim), je renvoie à l’excellente caractéristique qu’a donnée de lui Chr. Sigwart (Kleine Schriften, I). Paracelse naquit en 1493 à Einsiedeln en Suisse et mourut en 1541 à Salzbourg, après une vie très agitée. Sur son importance comme chimiste et comme médecin voir Ernst v. Meier : Geschichte der Chemie. Leipzig 1889. p. 57-61, Julius Petersen : Hovedmomenter af den medicinske Lägekunsts historiske Udvikling (Principaux points de l’évolution historique de l’art médical) Köbenhavn 1876, p. 21-24. Cardan (né à Pavie en 1501, mort à Rome en 1576) est plus intéressant dans son Autobiographie, qui est un phénomène unique à cause de sa franchise et qui appartient aux documents les plus importants de l’ère de la Renaissance, que dans ses écrits dont le principal (De subtilitate) est un amalgame informe de pensées profondes, ou fantastiques et de superstition. Il s’adjuge lui-même une grande faculté d’observation (De vita propria, chap. xxiii), dans la science comme dans la pratique de la vie ; parmi ses mérites scientifiques, qu’il énumère dans un chapitre spécial de sa biographie (De vita propria, chap. xxiv : Quæ in diversis disciplinis digna adinveni), il compte même en première ligne en matière de science physique et naturelle d’avoir « ramené l’observation des choses de la nature à un art et à une méthode déterminée, ce que personne n’avait tenté avant lui ». L’histoire n’a malheureusement pu lui laisser cette gloire.

17. P. 101. Fiorentino a recueilli les manuscrits qui renferment les remarques de Patrizzi sur le livre de Telesio et la réponse de Telesio à ces observations. Voir les appendices du 2e volume de son ouvrage : Bernardino Telesio. Studi storici su l’idea delta natura nel risorgimento italiano. Firenze 1872.

18. P. 103. De rerum natura, VII, 2 (cf. V, 7). — Telesio a donné en un endroit isolé la définition du sensus sans intercaler la perceptio comme moyen terme : il explique sentire VIII, 21 : a rerum viribus exile quid pati. Mais le mot pati devient alors ambigu.

19. P. 107. Peut-être trouvera-t-on contradictoire, que la sagesse soit posée comme la vertu universelle (virtus universalis, IX, 6) et l’élévation d’âme comme la vertu intégrale (virtus tota, IX, 22), vu que les deux vertus ne coïncident pas. Telesio veut sans doute dire que la sagesse est une condition qui collabore à toute vertu isolée (car il s’agit toujours de trouver des moyens de conservation personnelle), tandis que l’élévation (qu’il appelle le comble de toutes les vertus, ommium virtutum veluti apex) clôt la série des vertus ; c’est la qualité qui comprend toutes les vertus sous leur forme la plus parfaite. — Je ne m’arrête pas plus longtemps à la polémique de Telesio, née d’une méprise, contre la théorie d’Aristote sur la vertu conçue comme habitude. Je ne parviens pas à voir qu’au fond de cette polémique il y ait une idée naturaliste (Fiorentino : Bernardino Telesio, I, p. 316 et suiv.).

20. P. 109. Joachim Rheticus : Narratio prima. (Dans l’édition de Thorn