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HISTOIRE D’HÉRODOTE.

pense, à leur entrée dans l’Attique, qu’à leur arrivée aux Thermopyles et au promontoire Sépias. Car en la place de ceux qui avaient péri dans la tempête, au passage des Thermopyles et au combat naval d’Artémisium, je mets tous les peuples qui ne suivaient pas encore le roi, comme les Méliens, les Doriens, les Locriens, les Béotiens, qui accompagnèrent Xerxès avec toutes leurs forces, excepté les Thespiens et les Platéens. Il fut encore suivi par les Carystiens, les Andriens, les Téniens et les autres insulaires, excepté les habitants des cinq îles dont j’ai rapporté ci-devant les noms. En effet, plus Xerxès avançait en Grèce, et plus son armée grossissait par le nombre des nations qui se joignaient à lui.

LXVII. Toutes ces troupes étant arrivées, les unes à Athènes, les autres à Phalère, excepté les Pariens, qui attendaient à Cythnos les événements de la guerre, Xerxès lui-même se rendit sur la flotte pour conférer avec ses principaux officiers, et pour savoir quels étaient leurs sentiments. Il s’assit sur son trône à son arrivée, et les tyrans des différentes nations, et les capitaines des vaisseaux qu’il avait mandés, prirent place chacun suivant la dignité qu’ils tenaient de lui, le roi de Sidon le premier, celui de Tyr ensuite, et le reste après eux. Quand ils se furent tous assis à leurs rangs, Xerxès, voulant les sonder, leur fit demander par Mardonius s’il devait donner bataille sur mer. Mardonius les interrogea tous, à commencer par le roi de Sidon, et tous furent d’avis de livrer bataille, excepté Artémise, qui lui adressa ces paroles :

LXVIII. « Mardonius, dites au roi de ma part : Seigneur, après les preuves que j’ai données de ma valeur aux combats livrés sur mer près de l’Eubée, et les belles actions que j’y ai faites, il est juste que je vous dise mon sentiment, et ce que je crois le plus avantageux à vos intérêts. Je suis d’avis que vous épargniez vos vaisseaux, et que vous ne donniez pas ce combat naval, parce que les Grecs sont autant supérieurs sur mer à vos troupes que les hommes le sont aux femmes. Y a-t-il donc une nécessité absolue de risquer un combat sur mer ? N’êtes-vous pas maître d’Athènes, l’objet principal de cette ex-