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POLYMNIE, LIVRE VII.

blables à ceux des Grecs, des cuirasses de lin, des javelots, et des boucliers dont le bord n’était pas garni de fer[1]. Les Phéniciens habitaient autrefois sur les bords de la mer Érythrée, comme ils le disent eux-mêmes ; mais étant passés de là sur les côtes de Syrie, ils s’y établirent. Cette partie de la Syrie, avec tout le pays qui s’étend jusqu’aux frontières d’Égypte, s’appelle Palestine.

Les Égyptiens avaient fourni deux cents vaisseaux. Ils avaient pour armure de tête des casques de jonc tissu. Ils portaient des boucliers convexes dont les bords étaient garnis d’une large bande de fer, des piques propres aux combats de mer, et de grandes haches. La multitude avait des cuirasses et de grandes épées. Telle était l’armure de ces peuples.

XC. Les Cypriens avaient cent cinquante vaisseaux. Voici comment ces peuples étaient armés. Leurs rois avaient la tête couverte d’une mitre, et leurs sujets d’une citare ; le reste de l’habillement et de l’armure ressemblait à celui des Grecs. Les Cypriens sont un mélange de nations différentes. Les uns viennent de Salamine et d’Athènes, les autres d’Arcadie, de Cythnos, de Phénicie et d’Éthiopie, comme ils le disent eux-mêmes.

XCI. Les Ciliciens amenèrent cent vaisseaux. Ils avaient des casques à la façon de leurs pays, de petits boucliers de peaux de bœufs crues avec le poil, et des tuniques de laine, et chacun deux javelots, avec une épée à peu près semblable à celle des Égyptiens. Anciennement on les appelait Hypachéens ; mais Cilix, fils d’Agénor, qui était Phénicien, leur donna son nom.

Les Pamphyliens fournirent trente vaisseaux. Ils étaient armés et équipés à la façon des Grecs. Ces peuples descendent de ceux qui, au retour de l’expédition de Troie, furent dispersés par la tempête avec Amphilochus et Calchas[2].

  1. C’était cette espèce de bouclier, échancré comme celui des Amazones, qu’on appelait pelte.
  2. Tout le monde connaît Calchas ; mais peu de personnes savent peut-être quelle fut sa fin. Mopsus, fils de Manto et d’Apollon, eut à la mort de sa mère, par droit de succession, l’oracle d’Apollon à Claros. Vers le même