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la pierre et le marbre qui consacrent les grandes époques. Constantin, par cette translation et cette rénovation de l’empire, fondait aussi son despotisme sur des bases solides ; les empereurs, qui jusque-là n’avaient eu en réalité d’autres pouvoirs que ceux des magistratures diverses dont ils étaient revêtus, dédaignèrent désormais d’en prendre les titres, qui amoindrissaient leur omnipotence, et qui furent effacés de leurs monnaies, comme ils cessèrent d’être rappelés en tête des lois. Ce qui distingua surtout le labarum, auquel on a voulu donner un caractère religieux, c’est que les quatre lettres républicaines qui désignaient le sénat et le peuple romain en disparurent. Tout fut concentré dans les mêmes mains ; les provinces du sénat devinrent les départements des deux Césars ; l’Italie ne fut plus qu’une province, et Rome une cité d’un nouvel empire qui eut onze siècles de durée : il fut emporté à son tour par l’un de ces violents orages qui aujourd’hui ne font qu’ébranler les États, et qui autrefois les faisaient sombrer.

IV.

L’empire de Constantin s’écroule. Quelle mi-