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cordant à ses soldats victorieux trois jours de carnage dans Constantinople, leur permettant tout excepté le feu ; faisant scier par le milieu du corps entre des planches le provéditeur Erizzo et ses principaux officiers, lors de la prise de Négrepout, sous le prétexte que, leur ayant promis la vie sauve, il n’avait garanti que leur tête et non leurs flancs ; et Constantin le Grand, mettant à mort Licinius, son beau-frère, au mépris de sa parole, faisant trancher la tête à son fils Crispus, sur l’accusation de Fausta, sa belle-mère, ne témoignant plus tard l’horreur que ce crime lui inspire qu’en faisant étouffer sa femme dans une étuve, où est la différence du sens moral ? L’œuvre de Constantin fut une grande œuvre politique, rien de plus : mais peut-être s’y mêla-t-il aussi une fantaisie d’artiste. Constantin aimait les arts, et il s’enflammait à l’idée de construire une magnifique cité dans le plus bel emplacement du monde, d’y semer à profusion les palais, les cirques et les temples, loin de cette Rome dégénérée où, lors de ses premières victoires en Italie, il lui avait fallu dépouiller de leurs bas-reliefs des monuments antiques, faute de seul pleurs capables de décorer son arc triomphal. Les grands édificateurs politiques aiment d’ailleurs à remuer