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aux besoins et aux caprices d’une multitude qu’il fallait amuser et nourrir, comme aux exigences d’une soldatesque sans frein et toujours insatiable. Dès le temps de l’empereur Claude, on comptait déjà six millions d’hommes exempts de toute imposition, et qui dévoraient eux-mêmes la plus forte partie des ressources de l’empire. La suppression imprudente de quelques impôts par Pertinax hâta vraisemblablement la fin de ce malheureux prince, en le mettant dans l’impuissance de satisfaire à l’avidité des prétoriens. De cette situation précaire et besogneuse des empereurs, obligés d’assouvir le peuple et l’armée par d’incessantes largesses, par les distributions de blé et d’argent que prescrivaient les lois, et les spectacles du Cirque dont toute la dépense leur incombait, naissaient les sanglants expédients, les confiscations, les condamnations sans motif, les massacres des chevaliers et des sénateurs opulents. Caligula revoyait tous les mois la liste de ses accusés, choisissait ceux qu’il fallait envoyer au supplice pour combler les vides de ses finances, et appelait cela apurer ses comptes.

    sance tribunitienne, le grand pontificat, le pouvoir consulaire à Rome, proconsulaire dans les provinces, presque tous les attributs du gouvernement, moins les ressources.