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avaient soumis le monde, sa dispersion, sa constance, l’admirable défense de Coziba dans les murs de Bither sous Adrien, ses disciples liés à leurs livres et jetés ainsi dans les flammes, la population de la ville égorgée, et par-dessus tout, dans le principe, l’immolation de Jésus par le supplice romain de la croix, ordonnée par un proconsul romain contre l’aveu et malgré la résistance du grand prêtre Éléazar qui voulait sur seoir à l’exécution du jugement, avaient donné à la race juive et à ses dogmes le prestige de la persécution et du martyre, et propagé sourde ment dans l’empire la foi judaïque. Les savants commentaires d’Origène sur les livres saints, ceux de Clément d’Alexandrie, les fortes et religieuses impressions qu’il avait rapportées de Jérusalem, le dogme de l’unité de Dieu hautement proclamé par Tertullien, et jusqu’à son Traité contre les Juifs ; les beaux écrits de Philon, le Platon juif, malheureusement perdus pour la plupart, si estimés d’Eusèbe et de saint Jérôme, et si souvent traduits par saint Ambroise ; son livre de la Justice et de la Constitution des princes, où il prouve que l’élection des rois doit se faire, non par le droit d’hérédité, mais par le choix libre des peuples, avaient ouvert à la cons-