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C’est sans doute à la même époque, c’est-à-dire aux premiers jours du règne d’Antonin, devenu seul empereur par son fratricide, qu’il faut placer la largesse faite au peuple de casaques gauloises appelées Caracalles, et auxquelles il dut son surnom de Caracalla. Cette largesse le rendit cher pendant quelque temps au peuple de Rome : Hérodien a conservé à cet empereur son véritable nom d’Antonin, mais le surnom ou plutôt le sobriquet a prévalu dans l’histoire.

Page 147. « Je ne rappellerai point le sort de Germanicus, frère de Néron… »

Quelques-uns ont lu : Βριταννικόν au lieu de : Γερμανικόν. S’il est question, en effet, de Tibère Néron, Germanicus n’était que son fils adoptif, et non son frère. Il est donc plus naturel de penser qu’Hérodien parlait ici de Britannicus, frère par adoption de Claudius Néron.

Page 147. « Mais Marc-Aurèle, ce prince qui tenait tant à son renom de philosophie et d’humanité, ne put supporter un outrage de Lucius Vérus, son gendre, et il le fit assassiner… »

Hérodien place ici dans la bouche de Caracalla, pour le besoin de sa cause, la calomnie dont on a essayé de flétrir la mémoire de Marc-Aurèle. La mort subite de Lucius Vérus (l’an de J.-C. 169) pendant la guerre qu’il soutenait avec Marc-Aurèle contre les Germains, la différence du caractère des deux empereurs, souvent divisés, le bruit qui avait couru du commerce incestueux de Lucius Vérus avec l’impératrice Faustine, sa belle-mère, et jusqu’aux honneurs exagérés que Marc-Aurèle fit rendre à sa mémoire, ont pu donner naissance à cette calomnie ; « mais, ainsi que l’a dit Aurélius Victor, il n’y a que des parricides comme Caracalla, ou des