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un sage ; comment ses yeux ne sont pas frappés des progrès de cette religion naissante, de cette foi, de cette discipline, de cette splendeur que, selon les historiens de l’Église, Zéphirin maintenait dans son clergé. Et le savant Photius, le pieux patriarche (car on peut lui donner ce nom, malgré ses démêlés avec le pape Nicolas Ier et leur excommunication mutuelle), trouve qu’Hérodien « n’omet rien de nécessaire. » Il ne parle pas de l’édit de Sévère défendant qu’on se fit juif ou chrétien. Quand il raconte les crimes et les folies d’Héliogabale, introduisant à Rome le culte du soleil, y déployant les pompes de la religion phénicienne, forçant les sénateurs et les chevaliers de prendre part à ses orgies saintes, mariant le soleil et la lune, dérobant les statues des dieux et pillant les temples ; quand il montre la religion romaine s’en allant pièce à pièce au milieu de l’indifférence du peuple, pour qui ces extravagances sont un amusement et un spectacle, comme les combats de gladiateurs et les jeux du Cirque ; il ne dit rien, lui, le païen sceptique ou indifférent, de cette religion nouvelle, ayant déjà des prêtres, un culte, des martyrs ; et Photius, le patriarche chrétien, dit « qu’il n’omet rien de nécessaire. » Ce silence d’un écrivain contemporain, qui n’est