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LIVRE QUATRIÈME.

Page 144. « Il envahit soudainement la chambre de son frère qui ne s’attendait à rien de semblable ; il frappe Géta d’un coup mortel… »

Le récit de Dion ne s’accorde pas complètement avec celui d’Hérodien. Suivant le premier de ces historiens, Caracalla avait fait proposer à sa mère de l’appeler chez elle avec son frère Géta, pour travailler à leur réconciliation commune. Géta crut pouvoir venir en sûreté à ce rendez-vous ; mais des centurions, apostés par Caracalla près de l’appartement de Julie, y entrèrent tout à coup et égorgèrent Géta. Sa mère essaya en vain de le sauver et fut couverte de son sang. Mais Dion lui-même se contredit un peu plus loin en disant que Caracalla consacra dans le temple de Sérapis l’épée avec la quelle il avait tué Géta.

Page 145. « En l’honneur de sa conservation et de son avènement au trône, il promet à chaque soldat 2, 500 drachmes attiques et le double de la ration de blé ordinaire… »

Les deux mille cinq cents drachmes accordées à chaque soldat représentaient environ 950 francs de notre monnaie. Suivant le récit de Dion, d’autres troupes, campées sur la montagne d’Albano, auraient montré d’abord plus de scrupule que les prétoriens, et n’auraient ouvert au nouvel empereur les portes de leur camp que sur le récit de faux crimes de toute nature imputés à Géta ; elles auraient été entraînées d’ailleurs par des largesses encore plus fortes que celles dont avaient été comblés les prétoriens.