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l’homme est avide de régner seul, tant le pouvoir souffre difficilement le partage ! Balbin appuyait ses prétentions sur l’éclat de sa naissance, sur le consulat, qu’il avait deux fois exercé ; . Maxime, sur la charge de préfet de Rome qu’il avait remplie, et sur la réputation d’expérience et d’habileté qu’il s’était acquise. Tous deux, du reste, nobles et patriciens, étaient d’une naissance assez illustre pour justifier à leurs yeux leur soif du pouvoir absolu. Cette fatale ambition fut la principale cause de leur perte. En effet, dès que Maxime fut informé que les prétoriens s’avançaient pour les égorger, il voulut faire venir aussitôt les troupes germaines auxiliaires qui se trouvaient à Rome, et qui devaient suffire pour repousser les conjurés. Mais Balbin, soupçonnant que c’était une ruse, un complot tramé contre lui (car il connaissait l’attachement des Germains pour Maxime), s’opposa à ce que ces troupes fussent appelées, disant « qu’elles ne viendraient point pour résister aux prétoriens, pour les repousser, mais pour décerner à son rival l’autorité souveraine. » Pendant qu’ils discutent ainsi, les soldats furieux se précipitent tous ensemble dans les cours du palais que les gardiens des portes leur abandonnent, et saisissent les deux vieillards. Ils déchirent les simples vêtements qu’ils portaient dans l’intérieur de leurs appartements, les traînent tout nus hors des cours, en les accablant de toutes sortes d’insultes et d’outrages ; ils