Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/345

Cette page n’a pas encore été corrigée

couronnes d’or qu’on avait déposées dans leurs temples en offrande. Ils venaient ainsi complimenter l’empereur et jeter à ses pieds des feuilles et des fleurs. Quant à l’armée qui avait assiégé Aquilée, elle vint aussi, dans un appareil de paix, et portant des branches de lauriers, rendre ses hommages au prince ; non pas que cette démarche fut dictée à tous les soldats par une affection réelle : ce n’était chez beaucoup qu’une apparence d’amour et de respect que commandait l’état présent et irrévocable de l’empire. La plupart d’entre eux voyaient avec indignation et avec une secrète douleur l’empereur qu’ils avaient choisi, renversé, et ceux qu’avait créés le sénat, maîtres des affaires. Maxime, pendant le second jour qu’il passa dans la ville, ne s’occupa que de sacrifices ; le troisième jour, il convoqua toute l’armée dans la plaine, et du haut d’un tribunal qu’on lui avait érigé, il s’exprima en ces termes :

XIX « Vous avez appris par l’expérience tout ce qu’il y avait d’avantages pour vous à changer de résolution et à vous conformer aux intentions de Rome. Vous avez maintenant la paix au lieu de la guerre ; vous ne serez plus parjures envers les dieux, qui ont reçu vos serments ; vous serez fidèles à ce serment militaire, l’une des bases mystérieuses et sacrées de la puissance romaine. Il faut vous assurer, pour l’avenir et pour toujours, la