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avaient placée au bout d’un pieu, pour qu’elle pût être exposée à tous les yeux, il serait impossible d’exprimer par des paroles toute l’ivresse de ce jour de fête. On vit les citoyens de tout âge courir aux autels pour y sacrifier aux dieux ; personne ne resta dans sa maison ; tous se précipitèrent comme hors d’eux-mêmes, dans les rues de la ville, se félicitant les uns les autres, et ils se réunirent à l’hippodrome, comme s’ils devaient tenir assemblée dans ce lieu. Balbin immola lui-même des hécatombes ; tous les magistrats, les sénateurs, les citoyens se livrèrent aux transports de la joie la plus vive, comme s’ils eussent détourné une hache suspendue sur leurs têtes. On envoya dans les provinces des messagers et des députés couronnés de branches de lauriers.

XVIII. Telle était à Rome l’exaltation publique. Maxime, cependant, parti de Ravenne, vint à Aquilée, après avoir traversé les lagunes, qui, accrues par l’Éridan et les étangs voisins, se jettent dans la mer par sept embouchures, et, pour cette raison, sont appelées «  les sept mers » par les habitants du pays. A l’approche du prince, les habitants d’Aquilée ouvrent leurs portes et le reçoivent avec enthousiasme. Les villes d’Italie lui envoyèrent des députés choisis parmi leurs premiers citoyens. Revêtus de robes blanches, et couronnés de lauriers, ils apportaient chacun les statues des dieux de leur patrie et les