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à l’armée de reconnaître à son tour, de saluer et de proclamer empereurs ceux à qui le sénat romain avait décerné ce titre. Quant aux premiers Gordiens, ils étaient, disaient-ils, montés au ciel, et séjournaient parmi les dieux. Les assiégés ouvrirent ensuite un marché sur leurs remparts ; ils mirent en vente une grande quantité de choses nécessaires à la vie, des vivres et des boissons de toute espèce, des vêtements et des chaussures, tout ce qu’enfin une ville heureuse et florissante pouvait fournir aux besoins des hommes. Cette vue redoubla la confusion des soldats ; ils songeaient que les habitants d’Aquilée avaient tout ce qui pouvait leur suffire, quand même ils auraient à soutenir un plus long siége, tandis qu’eux, privés des objets de première nécessité, seraient morts avant d’avoir pris une ville où tout se trouvait en abondance. L’armée restait ainsi au pied des remparts ; on lui fournissait tout ce dont elle avait besoin, et chacun recevait ce qu’il voulait du haut des murs. Les deux partis conversaient entre eux ; c’était un état de paix et d’amitié, mais toujours une apparence de siége, puisque les murs restaient fermés, et que l’armée ne cessait de camper autour de la ville.

XVII. Telle était la situation d’Aquilée. Cependant les cavaliers qui portaient à Rome la tête de Maximin s’avançaient en toute hâte vers la capitale. Toutes