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le préfet des soldats et les plus chers favoris de l’empereur. Ils livrent les cadavres aux outrages et à toutes les insultes, et finissent par les abandonner aux chiens et aux oiseaux de proie. Mais ils envoyèrent à Rome les têtes de Maximin et de son fils. Telle fut la fin de ce prince et du jeune César ; juste châtiment du gouvernement le plus tyrannique.

XVI. Cependant, quand cette mort fut connue de l’armée entière, elle montra de l’hésitation, et n’approuva pas généralement cette action hardie : les plus mécontents furent les Pannoniens et les barbares de la Thrace, qui avaient donné l’empire à Maximin. Mais la chose une fois faite, il fallait, quoique malgré eux, qu’ils la supportassent. Ils furent même obligés de feindre et de se réjouir avec tous les autres de ce qui s’était passé. Après avoir déposé leurs armes, les soldats s’avancèrent dans un appareil tout pacifique vers les murs d’Aquilée, en annonçant la mort de Maximin : ils demandèrent qu’on leur ouvrit les portes, et que la ville reçut en amis ses anciens adversaires. Mais les chefs qui commandaient à Aquilée s’opposèrent à ce que ce vœu fût accueilli. Ils firent apporter sur les remparts les images de Maxime, de Balbin et du jeune César Gordien, ornées de couronnes et de lauriers, les couvrirent d’acclamations, et demandèrent