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pouvant ensevelir ceux de leurs concitoyens qui perdaient la vie, les jetaient dans le fleuve ; ceux qui, du côté des assiégeants, mouraient soit en combattant, soit de maladie, étaient également précipités dans les flots. Beaucoup succombaient à la faim et à l’épuisement.

XIV. L’armée était donc livrée aux dernières extrémités et au plus profond abattement. Un mouvement subit éclate : l’empereur reposait dans sa tente (c’était une journée sans combat), et la plupart des soldats s’étaient retirés dans leurs tentes ou occupaient les divers postes qui leur étaient assignés, quand tout à coup une troupe de soldats romains, qui avaient laissé à Rome, dans leur camp au pied du mont d’Albe, leurs femmes et leurs enfants, prennent la résolution de tuer Maximin. Ils veulent se reposer des fatigues de ce long et interminable siége ; ils ne veulent plus porter la guerre au sein de l’Italie pour un tyran dont la sentence est prononcée, et que l’univers entier déteste.

XV. Ils se précipitent avec audace vers la tente du prince, au milieu du jour ; ses propres gardes leur prêtent assistance ; ils arrachent son image de leurs drapeaux, et, au moment où il sort de sa tente comme pour les haranguer, ils le tuent avec son fils, sans lui permettre de parler. Ils égorgent également