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lemont, c’est un reproche très-mérité, mais qui peut s’appliquer à un grand nombre des historiens de l’antiquité. Pour ce qui est de la géographie, Hérodien savait celle de son temps ; nous trouvons même qu’il trace souvent à grands traits la physionomie des peuples et celle des climats. Nous ajouterons que Lenain de Tillemont et les écrivains de son époque seraient aujourd’hui des géographes très-distancés, ce qui n’ôte rien au respect qui leur est dû.

Nous revenons, et à dessein, sur le passage de Photius que cite Lenain de Tillemont, et qui renferme le jugement porté sur Hérodien par le savant patriarche de Constantinople. Rétablissons d’abord cette citation dans sa vérité, car de Tillemont ne nous semble pas avoir traduit Photius avec toute l’exactitude désirable :

« Le style de cet écrivain, dit Photius, est clair, plein de limpidité et d’agrément ; il se sert d’expressions tempérées ; il n’exagère pas l’élégance attique, qui trop souvent défigure la grâce native du langage vulgaire ; il ne tombe point non plus dans la trivialité qui semble fuir tout l’attrait de l’art. En outre, il ne s’enfle jamais d’ornements superflus et n’omet point le nécessaire. Pour le peindre d’un