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qui ne prît part à la lutte soutenue pour la patrie. Tous les faubourgs, en effet, et tout ce qui se trouvait hors des portes avait été détruit par les soldats de Maximin. Ils avaient employé le bois des maisons à la construction de leurs machines. Maximin s’efforçait de pratiquer dans une partie de la muraille une brèche par laquelle son armée pût pénétrer dans la ville et la ravager entièrement ; car il voulait anéantir Aquilée et ne laisser dans tout son territoire que la dévastation et la solitude. Il pensait qu’il ne pourrait marcher vers Rome sans honte et sans déshonneur, s’il n’avait détruit la ville qui, la première sur le sol de l’Italie, avait résisté à ses armes. Aussi, prodiguant les promesses et les prières, on le voyait, lui et son fils, qu’il avait fait César, parcourir à cheval tous les rangs, presser les soldats avec les plus vives instances, stimuler leur courage et leur ardeur. Cependant les assiégés lançaient continuellement des pierres du haut des murs, et formant un mélange de soufre, de bitume et de poix, qu’ils plaçaient dans des vases profonds à longues anses, ils versaient ce mélange, qu’ils enflammaient, sur l’armée ennemie dès qu’elle approchait des murs, et la couvraient, en quelque sorte, d’une pluie de feu. Cette poix découlant des vases avec les autres matières que nous avons nommées, et pénétrant dans les parties nues du corps, se répandait de là sur toutes les autres : aussi les soldats jetaient-ils