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brûla les maisons des faubourgs, abandonnées de leurs habitants, arracha les vignes, les arbres, et eut bientôt détruit la beauté primitive de ces lieux. En effet la plaine était couverte de belles allées d’arbres, et semblait couronnée par le vert feuillage des vignes qui s’enlaçaient mutuellement en berceaux comme pour les apprêts d’une fête. Après avoir tout détruit jusqu’à la racine, l’armée s’approcha des murs. Maximin ne permit pas à ses soldats fatigués de commencer sur-le-champ l’attaque. Ils se placèrent hors de la portée du trait, et, divisés en cohortes et en phalanges, s’établirent tout autour de la muraille, dans le poste qui fut indiqué à chaque corps. Ils se reposèrent ainsi un jour entier, puis commencèrent le siége.

XI. Ils approchèrent des murs des machines de toute espèce, tournèrent toutes leurs forces contre la ville et n’omirent aucun genre d’attaque. Les assauts se multiplièrent, et il ne se passa presque pas de jour sans que Maximin n’en livrât ; toute son armée avait entouré la ville comme d’un vaste filet. Les Aquiléiens, de leur côté, déployaient pour la défense de leurs remparts la plus grande vigueur et le courage du désespoir ; ils avaient fermé leurs temples, leurs maisons ; ils combattaient tous avec leurs enfants et leurs femmes du haut des murailles et des tours. II n’était point d’âge si faible, si impuissant