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de leur pays (si faciles à geler, en raison même du cours tranquille de leurs eaux), se précipitèrent dans le fleuve avec leurs chevaux habitués à passer l’onde à la nage, et périrent entraînés par le courant.

IX. Pendant deux ou trois jours, Maximin, après avoir fait dresser des tentes pour son armée, et creuser un fossé autour du camp, pour éviter toute surprise, resta sur la rive à méditer les moyens de jeter un pont sur le fleuve. On manquait de bois ; on n’avait point de barques pour établir un pont de tuileaux, lorsque plusieurs ouvriers vinrent avertir Maximin qu’il y avait dans les champs abandonnés un grand nombre de cuves en bois, vides et de forme ronde, dont les habitants se servaient auparavant pour leur usage, et dans lesquelles ils transportaient en toute sûreté les vins qu’ils envoyaient à l’étranger. Comme ces cuves étaient creuses, elles devaient surnager comme des barques, si on les attachait ensemble : il n’y avait nul danger qu’elles allassent au fond, par les précautions que l’on sut prendre de les lier fortement entre elles, et de les couvrir, en toute hâte et à force de bras, de sarments et de terre en quantité suffisante.

X. L’armée traversa donc le fleuve sous les yeux du prince, et se mit en marche vers la ville. Elle