Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée

légitimes espérances, puisqu’ils ne désirent pas usurper le bien d’autrui, mais seulement conserver le leur ; et ce n’est point dans une volonté étrangère, mais dans leur propre nécessité qu’ils puisent le courage qu’ils apportent au combat, car c’est à eux seuls que doit revenir tout le fruit de la victoire. »

VII. Par ces paroles qu’il adressait tantôt à chacun en particulier, tantôt à tous à la fois, Crispinus, homme vénérable du reste par son caractère, possédant toutes les ressources de l’éloquence romaine, et qui avait toujours gouverné ce peuple avec douceur, le maintint dans la résolution de se défendre, et il ordonna aux députés de s’éloigner, sans avoir rien obtenu. Crispinus, dit-on, ne persévérait si fortement à poursuivre la guerre commencée, que parce qu’il y avait dans la ville un grand nombre d’aruspices, d’hommes habiles à lire dans les entrailles des victimes, et qu’ils donnaient les plus favorables augures. Les Italiens ont la plus grande confiance dans ces consultations mystérieuses. On publiait en outre quelques oracles qui annonçaient que le Dieu de la patrie promettait la victoire. Ils appellent ce dieu Bélis, l’honorent d’un culte presque fanatique, et prétendent que cette divinité n’est autre qu’Apollon. Quelques soldats de Maximin affirmaient que l’image de ce dieu leur était apparue dans les airs, combattant pour la défense do la ville. Je ne puis dire s’ils avaient