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et sur les tours, à l’exception de ceux qui gardaient les autres parties de la ville, écoutaient ce discours en silence. Mais Crispinus, craignant que le peuple, entraîné par les promesses de Maximin, et préférant la paix à la guerre, n’ouvrit les portes, parcourut les remparts, et supplia la multitude, la conjura, de persévérer avec courage, de résister avec vigueur, de ne point trahir la fidélité due au sénat, au peuple romain : « Ils seraient cités dans l’avenir comme les sauveurs de la patrie, les défenseurs de l’Italie tout entière ; ils devaient bien se garder d’ajouter foi aux promesses d’un tyran trompeur et parjure, de se laisser prendre à l’appât de paroles flatteuses, de courir à une ruine manifeste, lorsqu’ils pouvaient s’en rapporter au sort des armes, dont les chances sont si nombreuses ! N’avait-on pas vu souvent une poignée d’hommes triompher du nombre, et ceux qui paraissaient les plus faibles renverser des ennemis pleins de confiance dans la supériorité présumée de leur courage ? Ils auraient tort de s’effrayer de la force de cette armée. Ceux qui combattent pour autrui, pour un succès qui doit profiter à d’autres s’il est obtenu, n’apportent au combat qu’une faible ardeur : ils savent qu’ils doivent avoir leur part de tous les dangers, mais qu’un autre doit recueillir les plus grands, les plus précieux fruits de la victoire. Ceux qui combattent, au contraire, pour leur patrie, peuvent placer dans.les dieux de plus