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Maximin, quand il eut reçu la nouvelle que la ville était fermée et se défendait avec vigueur, conçut l’idée d’envoyer, en forme de députation, quelques émissaires qui traiteraient, du pied des murs, avec les habitants, et tâcheraient de les engager à ouvrir leurs portes. Il y avait dans son armée un tribun dont Aquilée était la patrie, et dont les enfants, la femme et toute la famille étaient enfermés dans cette ville. Il envoya cet officier avec d’autres centurions, dans l’espoir qu’à titre de concitoyens il n’aurait pas de peine à convaincre les assiégés. Les députés, arrivés aux pieds des remparts, déclarèrent que « Maximin, leur commun empereur, ordonnait aux habitants d’Aquilée de déposer paisiblement leurs armes, de le recevoir comme ami, non comme ennemi ; qu’il valait mieux s’occuper de libations et de sacrifices, que de carnage ; qu’ils ne devaient pas voir avec indifférence leur patrie sur le point d’être détruite de fond en comble, lorsqu’il dépendait d’eux de sauver et cette patrie et eux-mêmes ; car leur excellent prince leur accordait l’oubli et le pardon de leurs fautes : il savait qu’ils n’étaient point les auteurs du mal commis, et que les coupables étaient étrangers à leur ville. »

VI. Tel fut le discours que les députés prononcèrent du pied des murs, et ils étaient obligés d’élever. la voix pour que toutes leurs paroles fussent entendues. Tous les habitants accourus sur les murs