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lants récits de Lampride[1]. Mais, malgré le surnom de Persique décerné par le sénat à Alexandre et les médailles frappées en l’honneur de ses victoires, l’impartialité connue d’Hérodien, les détails précis dans lesquels il entre sur la négligence et les fausses manœuvres d’Alexandre, qui amenèrent la déroute de l’armée romaine et sa retraite désastreuse sur Antioche, montrent assez de quel côté se trouve la vérité. Sans doute l’Alexandre Sévère d’Hérodien ne ressemble pas au portrait de fantaisie tracé par Gibbon et d’autres historiens, qui font de ce prince un Louis XII accessible à tous, rendant la justice sous les portiques de son palais, vivant en sage, ayant sous les yeux l’image de Jésus-Christ, en compagnie de celles d’Abraham, d’Orphée et d’Apollonius de Thyanes. Un peu plus, et Gibbon en ferait un lord-maire, un alderman de la cité de Londres. Il vaut mieux, je pense, nous en tenir au récit et au jugement d’Hérodien, son contemporain. Quant à l’omission des dates dont l’accuse Lenain de Til-

  1. « Le plus fautif et le plus négligent des écrivains de l’histoire Auguste, » au jugement de Lamothe-Levayer. (Jugement des principaux historiens, ibid.)