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on avait fait prendre les devants, avaient donné vaillamment plusieurs assauts aux murs, mais que les attaques réitérées n’avaient rien produit, et que les Pannoniens avaient enfin fléchi et s’étaient retirés sous une grêle de pierres, de javelots et de flèches. Maximin s’emporta contre les chefs des troupes pannoniennes, les accusant d’avoir combattu mollement, et il hâta sa marche avec son armée, dans l’espoir de s’emparer facilement de la place.

IV. Aquilée, ville grande et considérable, renfermait, même avant ces événements, un peuple nombreux. C’était en quelque sorte le marché de l’Italie. Située près de la mer, et placée aux confins de toutes les nations de l’Illyrie, elle fournissait au commerce maritime toute espèce de denrées du continent, qu’elle recevait, soit par terre, soit par les fleuves : en échange elle recevait de la mer et renvoyait dans l’intérieur une foule de choses nécessaire aux habitants du continent, et que leur climat trop froid ne peut produire. Comme son sol est très fertile en vignoble, elle fournissait surtout une grande quantité de vin aux peuples qui ne cultivent point la vigne. Il se trouvait donc habituellement dans ses murs un nombre immense, non seulement de citoyens, mais d’étrangers et de marchands ; et à l’époque dont nous parlons, ce nombre s’était encore augmenté : car tout le peuple des campagnes s’était