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toute l’Italie, à droite jusqu’à la mer de Tyrrhène, à gauche, jusqu’au golfe d’Ionie. Elles sont couvertes de forêts noires et épaisses, et n’ont que d’étroits passages entre des précipices d’une profondeur effrayante ou des rochers escarpés. C’est avec de pénibles efforts que le bras des anciens habitants de l’Italie creusa ces dangereux sentiers. L’armée ne les traversait qu’avec beaucoup de crainte, car elle s’attendait à trouver les sommets des gorges occupés d’ennemie et les défilés garnis de troupes prêtes à lui disputer le passage : ces craintes n’avaient rien que de vraisemblable, et elles étaient justifiées par la nature des lieux.

III. Mais quand ils eurent passé librement et sans rencontrer d’obstacle, et qu’ils furent descendus dans la plaine, ou ils établirent leur camp, ils reprirent courage et entonnèrent le champ de triomphe. Maximin espérait dès lors que tout lui réussirait facilement, puisque les Italiens ne se fiaient pas même à la difficulté de ces lieux inaccessibles où ils pouvaient se cacher, se maintenir en toute sûreté, tendre des piéges à leurs ennemis, et combattre avec avantage du haut des rochers. L’armée de Maximin était à peine arrivée dans la plaine, que les émissaires du général vinrent annoncer qu’Aquilée, l’une des plus grandes villes de l’Italie, avait fermé ses portes ; que les troupes Pannoniennes, auxquelles