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XXX. Cette défaite augmenta l’indignation du sénat et celle du peuple. On choisit des généraux ; on fit des levées dans toute l’Italie ; on rassembla toute la jeunesse, on l’équipa à la hâte de toutes les armes qu’on put se procurer dans le moment. Maxime emmena avec lui la plus grande partie de ces troupes, avec lesquelles il devait combattre. Le reste demeura dans Rome, pour veiller à la défense et à la sûreté de la ville. Chaque jour, on donnait l’assaut aux murs du camp ; mais ces attaques n’amenaient point de résultats, car les soldats combattaient avec avantage du haut de leur muraille, et les assiégeants, frappés et blessés, se retiraient toujours honteusement. Balbin, qui était resté à Rome, publia une proclamation dans laquelle il suppliait le peuple d’en venir à un accommodement avec les soldats ; il promettait à ceux-ci une amnistie complète, et leur accordait le pardon de toutes leurs fautes. Mais il ne parvint à persuader aucun des deux partis ; le mal au contraire augmentait de jour en jour : le peuple se sentait humilié de se voir, quoique si nombreux, bravé par une poignée d’hommes ; les soldats, de leur côté, s’indignaient d’éprouver de la part des Romains un traitement qu’ils ne pouvaient attendre que des barbares.

XXXI. Enfin, voyant qu’ils ne gagnaient rien à donner l’assaut aux murs, les chefs des assiégeants