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suffit de se reporter au début du septième livre de l’histoire d’Hérodien : « Nous avons consacré, dit-il, le livre précédent à la vie d’Alexandre, et nous avons raconté sa mort après un règne de quatorze ans. Maximin, parvenu à l’empire, changea totalement la face des choses : il usa de son pouvoir avec violence, avec une rigueur qui inspira l’effroi. Il s’efforça de faire succéder partout au gouvernement le plus doux et le plus modéré toutes les cruautés de la tyrannie[1]. » Peut-on présenter d’une manière plus saisissante le contraste des deux règnes ? Il est vrai qu’Hérodien ne cache aucune des fautes commises par Alexandre Sévère sous l’empire et sous l’influence de sa mère Mammée ; il est vrai aussi qu’il trace de l’expédition d’Alexandre contre les Perses un tableau tout contraire aux bril-

    Marc-Aurèle et Dioclétien, s’étendant ainsi un demi-siècle environ de plus que l’histoire laissée par Hérodien. Lamothe-Levayer (Jugement des principaux historiens, tome Ier, in-folio, 1656) appelle Jules Capitolin le pire de tous, et, de son côté, Lenain de Tillemont, généralisant une critique plus sévère encore, n’hésite pas de dire : « Lampride et les autres qui ont fait l’histoire Auguste au commencement du quatrième siècle, ne méritent pas le nom d’historiens. » (Histoire des Empereurs, tome III.)

  1. Livre VII, ch. i, page 223.