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qu’on élût un prince de la famille de Gordien, et qu’on laissât à cette famille et à ce nom le titre de la souveraine puissance. Balbin et Maxime font mettre l’épée à la main aux chevaliers et aux soldats qui se trouvaient à Rome, se placent au milieu d’eux, et essayent de sortir de force du Capitole. Mais le grand nombre de bâtons et de pierres les en empêcha. Enfin, sur le conseil d’un de leurs partisans, ils employèrent pour calmer le peuple un heureux expédient.

XXVII. Il y avait à Rome, un jeune enfant, né d’une fille de Gordien, et qui portait le nom de son aïeul. Ils font partir plusieurs de ceux qui les entourent, avec l’ordre d’apporter cet enfant. Ceux-ci, l’ayant trouvé qui jouait dans la maison de sa mère, le prennent dans leurs bras, et à travers toute la multitude, à laquelle ils le montrent en disant que c’est le petit-fils de Gordien et en l’appelant de ce nom, ils le portent au Capitole. Le peuple l’accompagne de ses acclamations, et lui jette des feuilles et des fleurs. Le sénat déclare cet enfant César, car son jeune âge ne lui permettait pas encore de gouverner l’empire ; la colère du peuple s’apaise aussitôt, et il permet à Maxime et à Balbin de se rendre au palais impérial.

XXVIII. Dans ces circonstances survint une catastrophe