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Maxime avait eu de nombreux commandements militaires ; il avait été gouverneur de Rome, avait déployé de l’activité dans cette fonction, et passait dans l’opinion générale pour un homme adroit, prudent et de mœurs sévères. Balbin, d’une famille patricienne, avait été deux fois consul et avait administré plusieurs provinces à la satisfaction de tous. On lui reconnaissait plus de simplicité et de franchise qu’à Maxime. Conformément à l’élection qui les avait désignés tous deux, ils furent donc déclarés Augustes, et un décret du sénat leur décerna tous les honneurs réservés à la dignité impériale.

XXVI. Mais pendant que ces choses se passaient au Capitole, le peuple, soit qu’il eût été averti par les amis et les parents de Gordien, soit que le bruit s’en fût déjà répandu au dehors, vint se placer devant les portes, et couvrir de sa multitude immense la colline qui conduit au Capitole. Cette foule portait des pierres et des bâtons pour s’opposer aux décisions du sénat. Elle exigeait surtout l’exclusion de Maxime, qui avait montré trop de sévérité quand il avait été gouverneur de Rome, et qui avait mis beaucoup de zèle à poursuivre les méchants et les factieux. Aussi le peuple craignait-il de le voir sur le trône ; il s’opposait à son élection, poussait d’horribles clameurs, et menaçait de le tuer, lui et Balbin. Il demandait