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que le vieux Gordien, que son grand âge avait retenu dans son palais, recevant ces tristes nouvelles, et apprenant que Capellien était entré dans Carthage, tomba dans un complet désespoir, s’enferma seul dans sa chambre, comme pour dormir, et s’étrangla nec le cordon de la ceinture qu’il portait habituellement. Telle fut la fin de ce vieillard, qui avait vécu heureux jusque-là, et qui mourut dans une apparence de royauté.

XXIV. Cependant Capellien, entré à Carthage, fit périr tous ceux des premiers citoyens de cette ville qui s’étaient échappés du combat. Il n’épargna point les temples, qu’il pilla, ainsi que toutes les fortunes privées et les trésors publics. Il parcourut ensuite les autres villes, qui avaient renversé les statues de Maximin, punit de mort les principaux habitants, et de l’exil, les citoyens obscurs. Il permettait à ses soldats d’incendier et de dévaster les champs et les villages, sous le prétexte de punir la contrée du crime dont elle s’était rendue coupable envers l’empereur ; mais il ne songeait au fond qu’à se concilier l’amour de ses troupes, afin qu’ayant une armée dévouée il pût s’emparer do l’empire, pour peu que les affaires de Maximin vinssent à prendre une tournure défavorable. Telle était la situation de l’Afrique.

XXV. Dès que la mort du vieux Gordien fut connue