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de la jeunesse, pourvues de toute espèce d’armes, aguerries par une longue expérience militaire et par l’habitude des combats qu’elles avaient eu à soutenir contre les barbares.

XXII. Quand on annonça à Gordien que cette armée approchait de la ville, il fut saisi d’une extrême terreur, et les Carthaginois furent d’abord troublés ; mais, pensant que c’est dans le nombre des combattants, et non dans la discipline d’une armée, qu’est placée l’espérance de la victoire, ils sortent tous à la fois de la ville, pour combattre Capellien. Quant au vieux Gordien, aussitôt, dit-on, que l’ennemi fut aux portes de Carthage, il tomba dans le désespoir, et songeant aux forces de Maximin, ne voyant en Afrique aucunes troupes capables de leur résister, il se pendit.

XXIII. On cacha sa mort et on mit son fils à la tête de l’armée. Bientôt on en vint aux mains. Les Carthaginois étaient supérieurs en nombre ; mais ils n’avaient aucune discipline, aucune connaissance de l’art militaire, nourris qu’ils étaient dans la paix la plus profonde, et toujours plongés dans l’oisiveté des fêtes et des plaisirs ; ils manquaient d’ailleurs d’armes et d’instruments de guerre. Chacun avait emporté à la hâte, de sa maison, une petite épée, ou une hache, ou une de ces courtes lances dont ils