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C’était sur ces troupes qu’il comptait le plus ; car elles avaient été les premières à le proclamer empereur, et elles lui promettaient d’elles-mêmes de s’exposer pour sa cause à tous les dangers. Il leur ordonna de précéder les autres corps d’armée, et d’occuper au plus tôt le territoire de l’Italie.

XXI. Maximin, de son côté, continuait sa marche. Du reste, les choses ne se passaient pas à Carthage comme l’avaient espéré les conjurés. Un sénateur, nommé Capellien, gouvernait les Maures, sujets des Romains, et que l’on appelle Numides. Cette province était occupée par une armée, chargée de contenir la multitude de Maures insoumis qui l’environnent, et de s’opposer à leurs incursions et à leurs rapines. Capellien avait donc sous ses ordres une force militaire assez imposante. Gordien nourrissait depuis longtemps contre ce gouverneur une vive inimitié dont un procès avait été la cause. Aussitôt donc qu’il eut reçu le nom d’empereur, il lui envoya un successeur, et lui ordonna de sortir de la province. Capellien, indigné de cet outrage, et dévoué à Maximin, qui lui avait confié ce gouvernement, rassemble toute son armée, l’exhorte à conserver à l’empereur la fidélité qu’elle lui a jurée, et marche sur Carthage à la tète de troupes nombreuses, composées de soldats braves et dans toute la force