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Je serai matira alors de vous partager tous leurs biens, comme vous le serez d’en jouir en toute liberté. »

XX. Après avoir prononcé ce discours, auquel il ajouta une foule d’invectives contre Rome et le sénat, débitées sans suite et sans liaison, avec des gestes menaçants et une expression de physionomie aussi féroce que si les objets de sa colère eussent été présents, il ordonna le départ pour l’Italie. Il distribua de grandes sommes à son armée, et dès le lendemain même se mit en route, conduisant avec lui une multitude immense de soldats et toutes les forces de l’empire. Il était suivi en outre d’un corps assez considérable de Germains, qu’il avait soumis par ses armes ou entraînés dans son alliance et dans son amitié, et de toutes les machines et instruments de guerre qu’il avait emmenés en marchant contre les barbares. Il ne pouvait avancer qu’avec une extrême lenteur, à cause du grand nombre de chariots et de provisions qu’on allait rassembler de toute part sur la route. Comme en effet cette marche sur l’Italie avait eu lieu soudainement, on n’avait pu préparer, selon l’usage, tout ce qui était nécessaire à l’armée ; et il avait fallu organiser à la hâte et à l’improviste un service d’approvisionnement. Maximin résolut donc de faire prendre les devants à l’armée de Pannonie.