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uns de ses amis, et il en fit la lecture à son armée :

XIX. « Je sais, dit-il, que je vais vous apprendre des choses incroyables et inattendues, mais, selon moi, moins dignes d’étonnement que de mépris et de risée. Ceux qui prennent les armes contre moi et contre votre valeur, ce ne sont point les Germains que nous avons souvent vaincus ; ni les Sarmates, qui nous supplient chaque jour pour obtenir de nous la paix. Les Perses même, qui naguère faisaient de fréquentes incursions dans la Mésopotamie, se tiennent maintenant en repos, contents de conserver leur territoire, et retenus par la gloire de vos armes, par mon courage, dont ils ont fait l’expérience, par mes actions, qu’ils ont appris à connaître quand je commandais l’armée sur ces rives. Mais ce sont les Carthaginois (n’est-il pas ridicule de le dire ?), ce sont les Carthaginois qui, atteints d’une folie subite, ont déterminé, soit par la persuasion, soit par la violence, un malheureux vieillard, tombé dans l’enfance du dernier âge, à jouer avec eux je ne sais quelle comédie de royauté. Sur quelle année s’appuie leur révolte, lorsque chez eux quelques licteurs suffisent au service du proconsul ? Quelles sont leurs armes, eux qui n’ont que de courtes lances avec lesquelles ils combattent les bêtes féroces ? Leurs exercices guerriers sont