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ouvertement aux Romains ; d’autres, en petit nombre, punirent de mort les députés qui s’étaient rendus auprès d’eux, ou les envoyèrent avec une escorte à Maximin, qui, maître de leurs personnes, les livra à de cruels supplices.

XVIII. Telles étaient la situation de Rome et les dispositions des esprits. Toutes ces nouvelles jetèrent Maximin dans l’affliction et dans une grande inquiétude ; mais il feignit. de mépriser ces mouvements. Le premier et le second jour, il resta tranquille dans son palais, délibérant avec ses amis sur les mesures qu’il fallait prendre. Toute son armée et les habitants de la province où il séjournait étaient instruits de ces importantes nouvelles ; et tous les esprits fermentaient au bruit d’une révolte si grave, si hardie, si inattendue. On n’osait cependant communiquer à personne ses pensées, ni montrer qu’on eût la moindre connaissance de ce qui se passait. Telle était la terreur qu’inspirait Maximin, auquel rien n’était caché, et qui faisait observer non seulement les paroles et les propos de tons les citoyens, mais jusqu’à leurs regards et à leur physionomie. Le troisième jour, cependant, ayant convoqué les troupes dans la plaine qui se trouvait devant la ville, il sortit de son palais, monta sui. son tribunal, muni d’un discours que lui avaient composé quelques-