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au milieu des apparences de la sécurité et de la paix, on commettait ainsi toutes les horreurs d’une guerre civile. Le préfet de la ville lui-même (il se nommait Sabinus, et avait été plusieurs fois consul), pendant qu’il s’efforçait de réprimer de pareils excès, fut frappé et tué d’un coup de bâton sur la tête.

XVII. Telle était la conduite du peuple ; quant au sénat, une fois engagé dans le péril, la terreur que lui inspirait Maximin lui fit tout entreprendre pour exciter les provinces à se détacher de lui. Des députations, composées des citoyens les plus irréprochables, choisis dans l’ordre même des sénateurs et dans celui des chevaliers, furent envoyées de tous les côtés, à tous les gouverneurs, avec des lettres dans lesquelles on leur faisait connaître les intentions du sénat et du peuple romain. On les exhortait à secourir la patrie commune et le sénat, à persuader aux nations l’obéissance au peuple de Rome, qui, dans les temps les plus reculés, avait exercé la puissance souveraine, et dont elles étaient les alliées et les sujettes depuis leurs ancêtres. La plupart des gouverneurs reçurent favorablement ces députations ; ils déterminèrent facilement les provinces à la révolte, par la haine qu’inspirait la tyrannie de Maximin ; ils firent périr ceux des magistrats qui se montraient favorables à ce prince, et se joigni-