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cachés dans leur sein. Tout se passa comme l’avait ordonné Gordien. La nuit durait encore (car Vitalien avait coutume de sortir avant le jour) lorsqu’ils allèrent le trouver en particulier, et avant qu’il y eût foule au tribunal. Les uns en effet n’étaient pas venus encore ; les autres, après avoir présenté leurs salutations à Vitalien, s’étaient retirés avant que le jour eût paru. Tout était donc tranquille encore, et un petit nombre de personnes seulement se trouvaient devant la chambre du tribunal, lorsque les envoyés de Gordien, en déclarant ce que nous avons dit plus haut, se firent facilement introduire près de Vitalien. Ils lui présentent leurs lettres, et pendant qu’il fixe ses regards sur le cachet, ils découvrent leurs poignards, l’en frappent et le tuent ; puis, tenant leurs armes à la main, ils s’élancent du tribunal ; ceux qui étaient présents se retirèrent épouvantés, pensant qu’un ordre de Maximin avait ordonné cette mort ; car il en agissait souvent ainsi même envers ceux qui lui semblaient le plus chers. Les conjurés se rendent ensuite au milieu de la voie sacrée, publient la lettre de Gordien au peuple, vont remettre au consul et aux autres personnages les dépêches dont ils sont porteurs, et répandent partout le bruit que Maximin a été tué. A ces nouvelles, le peuple court comme en démence dans tous les quartiers de la ville. Toute multitude est légère et portée aux changements ;