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et les jeunes gens des premières familles de cette ville l’escortaient à l’instar des prétoriens de Rome. Ses faisceaux étaient ornés de lauriers ; ce qui est le signe d’après lequel on distingue les faisceaux du prince de ceux des magistrats. On portait le feu devant lui ; de sorte que, pendant quelque temps, la ville des Carthaginois offrit l’aspect, l’éclat et comme le fidèle tableau de Rome.

XV. Gordien écrivit un grand nombre de lettres qu’il envoya à tous les premiers citoyens de Rome, ainsi qu’aux membres les plus distingués du sénat, dont la plupart étaient ses amis ou ses parents. Il fit aussi un écrit public adressé au sénat et au peuple romain, dans lequel il annonçait le choir unanime que les Africains avaient fait de sa personne, et où il accusait en même temps la cruauté de Maximin, sachant à quel point elle était détestée. Pour lui, il promettait la plus grande douceur, punissait de l’exil tous les délateurs, accordait aux victimes de condamnations injustes le droit de faire réviser leurs jugements, et rappelait tous les exilés dans leur patrie. Il faisait espérer aux soldats des largesses inusitées, et au peuple des distributions de tout genre. Mais sa prévoyance songea d’abord à faire périr, avant tout, le préfet du prétoire, à Rome. Il se nommait Vitalien. Gordien