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confier à ce bon espoir dont nous sommes tous animés, ou de périr à l’instant même de notre propre main. Si tu te ranges de notre parti sans t’inquiéter de l’avenir, vois quels nombreux et quels légitimes motifs d’espérance : la haine qu’inspire à tous Maximin, la joie d’un peuple délivré du fléau de la plus cruelle tyrannie, la gloire que tu t’es acquise par tes actions passées, la renommée brillante dont jouit ton nom auprès du sénat et du peuple romain, et les honneurs dont tu as été continuellement revêtu. Si au contraire tu repousses notre demande, si tu ne conspires pas avec nous, ce jour sera le dernier de ta vie. Nous périrons nous-mêmes, s’il le faut, mais après t’avoir d’abord immolé ; car l’action que nous avons osé commettre est celle du dernier désespoir. Le ministre de la tyrannie n’est plus ; il a subi le châtiment de sa cruauté ; il est tombé sous nos coups. Si tu veux nous aider, devenir le compagnon de nos périls, tu entreras en possession des honneurs souverains ; notre action sera louée dans tout l’empire et ne sera plus punie comme un crime. »

XIII. Ainsi parla ce jeune homme, et aussitôt toute la foule des conjurés, ne pouvant contenir son impatience, et voyant tous les habitants de la ville accourus au bruit de l’événement, proclame Gordien empereur.