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Pour son histoire, Photius en fait un jugement fort avantageux, car il dit « que son style est clair, élevé et agréable ; que sa diction est tempérée, tenant le milieu entre l’élégance affectée de ceux qui dédaignent toute la beauté des expressions communes et naturelles, et le discours bas et sans vigueur de ceux qui se font honneur d’ignorer les règles de l’art ; qu’il ne recherche point un faux agrément par des discours inutiles et qu’il n’omet aussi rien de nécessaire ; qu’en un mot il cède à peu d’auteurs dans toutes les beautés de l’histoire. » Capitolin, qui en beaucoup d’endroits ne fait que le traduire et l’abréger, et qui le cite assez souvent, lui donne encore un grand éloge, en disant qu’il suit la vérité ; mais il ajoute que c’est seulement en la plupart des choses[1]. Il le com-

    toire aussi fort différent de cette basse exactitude ordinaire aux grammairiens et qu’on remarque surtout dans Hérodien d’Alexandrie. » On voit que Lenain de Tillemont qualifie durement et injustement l’esprit de critique et d’examen qui distingue les travaux des scoliastes. Mais la valeur des mots a changé depuis, et par « basse exactitude » le savant écrivain ne croyait pas désigner d’une manière injurieuse une nature de recherches peu élevées et s’attachant à de minutieux détails.

  1. J. Caulespitolin, Vie d’Albinus, page 84. L’expres-