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armée avait été rassemblée d’abord par Alexandre, mais accrue par Maximin et formée par lui au service militaire. Les Maures armés de javelots et les archers semblent surtout propres à combattre les Germains, parce qu’ils savent fondre sur eux brusquement, à l’improviste, et se replier avec tout autant de rapidité. Entré sur le territoire ennemi, Maximin parcourut une grande étendue de pays sans trouver de résistance : les barbares s’étaient retirés devant liai. Il dévasta toute leur contrée. C’était précisément l’époque où les blés sont mûrs ; il incendia les bourgs et les livra au pillage de ses soldats. Le feu dévore avec une extrême facilité les villes de Germanie et toutes les habitations de ces barbares : car ils manquent de pierres et de briques, mais ils ont des forêts très fournies d’arbres ; aussi, dans cette grande abondance de bois, ils se construisent des espèces de cabanes avec des planches rapportées et jointes ensemble. Maximin s’avança fort avant et dans tous les sens, ravageant tout le pays, comme nous l’avons dit plus haut, emmenant un immense butin, et abandonnant à ses soldats les troupeaux qu’ils rencontraient sur leur passage. Les Germains, après avoir quitté les plaines et tous les lieux dépouillés d’arbres, s’étaient cachés dans les bois, et se maintenaient à l’entour de leurs marais, pour y combattre et pour y manœuvrer avec avantage. L’épaisseur des arbres devait en effet les préserver des traits et des javelots de l’ennemi, et