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le plus magnifique et le plus agréable présent, il lui porta la tête du malheureux qu’il avait égorgé.

IV. Mais l’empereur, quoique charmé de cette action, qui le délivrait d’un homme en qui il voyait un ennemi, trompa les grandes espérances du meurtrier, qui s’attendait à une récompense brillante, et le fit périr, pour le punir d’avoir été l’auteur de la sédition, d’avoir tué celui qu’il y avait entraîné par force et de s’être montré sans foi envers un ami. Ces événements portèrent à une violence et à une cruauté nouvelles le caractère naturellement féroce de Maximin. Ce prince était terrible par son seul aspect ; on n’eût trouvé personne, ni parmi les athlètes grecs, ni parmi les plus belliqueux des barbares, qui lui fût comparable pour la taille et pour la vigueur.

V. Quand il eut achevé tous ses préparatifs, il prit avec lui toute son armée, traversa le pont sans crainte et se livra tout entier à la guerre contre les Germains. Il emmenait avec lui une multitude immense de soldats, et presque toutes les troupes de l’empire romain, ainsi qu’un grand nombre d’archers maures, d’Osroéniens et d’Arméniens. Les uns étaient sujets de l’empire, les autres amis et alliés. Il avait aussi des Parthes que l’argent avait entraînés à la désertion, ou qui avaient été pris à la guerre et contraints de servir les Romains. Cette nombreuse