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frères, ils quittent Alexandre, se joignent à Maximin, et ce chef est proclamé empereur par toute l’armée. Cependant Alexandre, tremblant et à demi mort, retourne avec peine à sa tente. Il se jette dans le sein de sa mère, et là, dit-on, pleurant, l’accusant d’être la seule cause du sort qu’il éprouve, il attend son meurtrier. Maximin, salué Auguste par toute l’armée, envoie un tribun et quelques centurions pour tuer Alexandre, sa mère et tous ceux de sa suite qui pourraient opposer quelque résistance. Ces officiers arrivent, et, se précipitant dans latente, tuent l’empereur, Mammée, et tous les courtisans qu’ils croient les amis et les favoris du prince. Quelques-uns, qui parviennent à fuir et se cacher, n’échappent à ce massacre que pour un temps ; car, peu après, Maximin les fit tous saisir et égorger. Telle fut la fin d’Alexandre et de sa mère, après qu’il eut régné quatorze ans, sans exciter parmi ses sujets aucune plainte, et sans répandre de sang. Il fut pur, en effet, de tout meurtre, du toute cruauté, de toute action injuste, toujours porté à l’humanité et à la bienfaisance. En un mot, le règne d’Alexandre mériterait d’être loué sans restriction, si la cupidité, si l’avarice sordide de sa mère n’eussent fait rejaillir sur lui une tache d’infamie.